Moments Forts 2023

Nous nous sommes retrouvés sans avoir rien demandé avec des Hobie Cat Wave pour s’amuser dans l’alizé, faute aux volets de portance défaillants de notre avion qui devrait bien finir par nous emmener à Londres… Là, tout au nord de Sainte-Lucie, depuis l’endroit où je tape ce texte, je peux voir au loin des multicoques lancés au portant sur la longue houle atlantique. Voilà sans doute deux semaines qu’ils naviguent ; les équipages sont en train de boucler leur transat de près de 3 000 milles. Quelques minutes après qu’ils disparaissent de ma vue, les écoutes seront bordées pour un mille de près serré avant de relâcher enfin au mouillage ou à Rodney Bay… Cette traversée, cette année, aura été partagée avec les proches par la plupart des multicoques. La fameuse antenne Starlink, inconnue il y a un an, est désormais installée à bord de 80% des multicoques rencontrés. Jamais un équipement, dans l’histoire de la plaisance, n’a connu un tel engouement. Grâce à une connexion internet haut débit à un coût raisonnable (on relève en moyenne 50 à 150 € de consommation + 100 € d’abonnement), les concurrents que nous avons suivis de l‘ARC ont pu s’informer en temps réel de toutes les évolutions météo et rester en contact permanent avec les organisateurs, les autres concurrents et leur famille à terre. Une incroyable évolution en termes de sécurité. Certains ont pu travailler et tous ont partagé du contenu en direct, à l’image de l’équipage de Piment Rouge qui nous a envoyé pas moins de 19 vidéos (découvrez-les sur nos réseaux sociaux) depuis l’Atlantique. Certes, certains skippers ont instauré des « quarts de connexion », histoire d’éviter l’irrésistible attraction des écrans et peut être de retrouver un peu l’esprit roots des transats d’avant… Reste que Starlink est une sacrée révolution !

Emmanuel van Deth 
Rédacteur en chef