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Numéro : 210
Parution : Décembre / Janvier 2022
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L’équipage d’Azyu profite de Raiatea, berceau de la civilisation polynésienne et point de départ des anciens navigateurs qui peuplèrent jadis les îles du Pacifique.
Qui : Jean-Marie, Gaëlle, Coline et Erell
Où : Polynésie Française
Multicoque : Nautitech 475
Blog : www.azyucroisiere.com
Erell fréquente l’école primaire Apooiti. Nichée à 5 minutes de la marina du même nom et d’un mouillage stratégique car face au chantier naval, cette école est habituée à accueillir les marins de passage. Erell y retrouve Lino, Carlotta, Chloé, et se fait de nouvelles copines, dont la gentille Heifetia, dont le prénom signifie « couronne d’étoiles ». Poehani, la maîtresse, leur apprend le français et les maths, tandis que Monsieur leur enseigne l’art du Orero. Il s’agit de déclamer en tahitien un discours glorifiant les héros locaux, les hauts-faits d’une tribu, les dieux fondateurs ou bien une terre en particulier. Cette matière fait partie du programme scolaire ; elle fait travailler la mémoire et l’articulation, l’intonation, la gestuelle et la transmission des émotions auprès d’un public. Raiatea signifie en tahitien « ciel qui s’étend ». Pas étonnant qu’ici on ait envie de peindre ces paysages vierges, comme tout juste nés au monde : la ligne des montagnes de Taha’a, la silhouette de Bora-Bora chapeautée de nuages vert lime, le lagon aux teintes changeantes bleu outremer, vert émeraude, gris embrumé. Autre activité relaxante, l’apnée. Nous descendons maintenant à une vingtaine de mètres sans souffrir et pouvons rester quelques minutes immobiles en surface (5 minutes par grand calme). Cet entraînement, qui reste très amateur, n’a pas pour but d’augmenter les chiffres, l’un des records du monde est de 130 m, mais de nous fondre dans le lagon. Maintenant, les raies pastenague ne détalent plus devant nous, et nous pouvons désormais nous poster face aux épaisses murènes dorées qui, croyezmoi, ont le regard et le sourire revolver. Maintenant, on ne se formalise plus des requins pointe noire qui décrivent des cercles plus ou moins concentriques. C’est agréable de se sentir un peu moins étranger, un peu plus anonyme dans cet univers sous-marin aux mille rencontres.
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