Catafjord : Une jolie navigation

Comme la plupart des voyageurs, l’équipage de Catafjord aime les escales. Principalement les escales de rêve, où les résidences secondaires à deux coques les logent au cœur de l’Eden, comme en apesanteur, survolant un aquarium géant, à quelques tours d’hélices des bouquets de cocotiers qui agitent leurs plumets, ébouriffés sous la caresse de l’alizé.

"Mais bon, des fois, on bouge aussi, il s’agit alors de faire voile vers le prochain bout de paradis, situé sous le vent, de préférence. Nos merveilleux canotes à deux coques sont souvent équipés de gréements fractionnés. Ils impliquent, de fait, une grand-voile plutôt imposante et un triangle avant plus modeste ; combinaison qui présente quelques avantages aux allures proches du vent, mais à l’efficacité limitée au vent arrière. Nous abandonnons le charme délicat de Marie-Galante, direction Antigua et son pittoresque English Harbour. Sitôt parée la Pointe des Châteaux, notre merveilleux "Pleejonk" entre en scène. Il s’agit du second modèle développé, celui-ci sans enrouleur, à l’inverse du "Speejonk", qui, lui, se manœuvre avec un enrouleur Facnor. Avec ses 110° d’angle d’utilisation, il peut se porter dès que le vent est un peu sur l’arrière du travers, et jusqu’au plein vent arrière. Sitôt établi, Catafjord se cale immédiatement à plus de 9 nœuds. Depuis presque dix ans que nous naviguons sous les tropiques, nos sens se sont affûtés ; le ciel nous parle, avec ce grain sombre et menaçant qui pousse devant lui son arrosoir d’eau fraîche, je serais bien avisé de ne pas faire le malin. Je vais réduire. Malgré les 130 m² qui poussent le canote à la même vitesse que notre ancien spi de 170 m2, grâce aux bretelles Dyneema, c’est une aimable plaisanterie. Je choque la drisse jusqu’à amener la toile à quelques centimètres de l’eau, avant d’utiliser le winch électrique : en une minute, l’affaire est entendue ! Pour le coup, j’ai bien fait de rester méfiant, car c’est maintenant une bonne trentaine de nœuds de vent qui nous propulse gaillardement à presque 13 nœuds. Le grain passé, on se traîne désormais à 7,5 nœuds : en moins de deux minutes, revoici la cathédrale de toile hissée haut, et les neuf nœuds retrouvés. Ultimes tours de manivelle et la toile est prestement remisée. Je range ma table à cartes et calcule la moyenne sur ce trajet de quelques heures : 9,7 nœuds. Sympa, je trouve. "Pleejonk" : c’est pourtant facile…"

Domi et Malou, à bord de Catafjord
www.voyagedenzo.com

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