Eagle

A bord, nous avons pris de nouvelles marques dans cette vie encore très éloignée de celle de la (vraie) grande croisière. Les travaux avancent, mais nous avons malgré tout accumulé beaucoup de retard. On commence vraiment à intégrer que respect des délais et vie en bateau ne font pas bon ménage. Nous faisons de nombreux apprentissages : le métier rentre, pas à pas, un peu plus chaque jour, c’est grisant. Nous vivons entre nous deux des moments éprouvants, parce qu’accorder les besoins de chacun quand on vit des chamboulements et des adaptations intenses est un vrai défi. Comme toujours, communicants et désireux de continuer à regarder dans la même direction, nous réussissons à nous reconnecter. Face aux doutes, inquiétudes, interrogations, nous opposons l’exercice quotidien de nos piliers dans ce projet : patience, confiance, persévérance et gratitude. Le planning des prochaines semaines est chargé, il faut continuer les travaux, nous remettre à nos formations en famille, préparer notre programme de navigation pour le printemps prochain, démarcher des mécènes pour notre association, préparer le financement participatif, et, promis, ne pas oublier de nous reposer aussi, car tout cela demande une énergie colossale. Parallèlement, on avance sur des gros postes, ainsi que sur plein de petits qui, additionnés les uns aux autres, prennent un temps hallucinant ! Les enfants ont ainsi décollé les vieux antidérapants des gros hublots des pointes avant, et en ont recollé de nouveaux. Nous devons encore : changer les moteurs et les batteries, la grand-voile, le bimini, réaménager l’intérieur, rénover le teck de pont, etc. Notre temps est compté, notre budget aussi. On essaye donc de trouver le juste milieu, le bon compromis, de classer par ordre de priorité l’essentiel, avant l’accessoire. Et avec bien entendu comme mot d’ordre de ne remplacer que ce qui ne fonctionne plus, et réparer, retaper, rénover, recycler au maximum. En plus de travailler manuellement, ça cogite dur !