Ilovent

Découverte des Galapagos

En raison de coûts plus que conséquents, sans compter une réglementation devenue drastique, les Galapagos sont de moins en moins visitées par les tourdumondistes. Pourtant, l’équipage d’Ilovent a pu s’offrir ce privilège…

Après trois semaines à terre, nous sommes très heureux de reprendre la mer. Les îles Galapagos sont à 900 milles, soit environ 6 à 7 jours de mer selon le bon vouloir du vent. Pour nous rendre dans ces îles, nous devons répondre à des conditions de propreté du bateau draconiennes. Ainsi, la coque doit être nettoyée 72 heures avant le départ avec un antifouling neuf, pour ne pas amener d’algues. Il est nécessaire de procéder à une fumigation du bateau pour éradiquer tous les insectes du bord et ne pas en ramener. Procédure à laquelle se rajoute un ticket d’entrée de plus de 2 000 dollars. La traversée depuis Panama démarre sur les chapeaux de roues, car le vent d’une petite trentaine de nœuds se conjugue avec un courant favorable de 2 nœuds. Autant dire que nous battons des records de vitesse, 10 à 12 nœuds avec des surfs réguliers à 18 nœuds ! Nous passerons la première journée à freiner le bateau… Ilovent s’éclate, mais nous, on passe par toutes les couleurs. Quand enfin ça se calme, nous pouvons alors reprendre nos activités habituelles en navigation, comme faire la cuisine, bouquiner ou jouer. A l’approche des Galapagos, les oiseaux se font de plus en plus nombreux. Ils ne sont pas craintifs, ils s’installent, et font caca partout, bien sûr. A peine chassés, ils reviennent, inlassablement. Nous vivons une traversée de rêve. Pas de pluie, et des couchers de soleil et des ciels de nuit splendides. Et du vent, un peu dans le nez quand même. Nous sommes dans le pot au noir ; pendant une journée, nous avancerons au moteur. Puis c’est au près serré que nous finirons le trajet. C’est aussi pendant cette traversée que nous coupons la ligne de l’équateur, nous sacrifions à la tradition et offrons un verre de champagne à Neptune. Début février, nous mouillons notre ancre dans la baie de Santa Cruz. Nous sommes un peu tendus car nous attendons les officiels pour l’inspection du bateau. Ils arrivent à 7 personnes en uniformes. On ne fait pas les malins. Nous remplissons des formulaires, répondons aux questions. Enfin, au bout de 30 minutes, c’est bon, nous sommes acceptés, tout est conforme. Ouf ! Nous avons le droit de nous rendre sur quatre îles seulement : Santa Cruz, Isabella, Floreana et San Cristobal. Vu le mal que nous nous sommes donné, nous avons bien l’intention d’en profiter au moins un mois ! Santa Cruz est une des quatre îles que nous avons le droit d’aborder en voilier. Après une bonne nuit de sommeil, sans coupure pour les quarts, nous effectuons notre première prise de contact avec la terre dans la ville de Santa Cruz. C’est animé et bon enfant. Nous nous rendons au centre de recherche de la Fondation Darwin. Ici, les animaux ont tous les droits et ils en prennent à leur aise. C’est d’abord une otarie qui s’est installée sur la plage arrière du bateau. L’apparition de Jean-Charles l’a fait fuir. Puis c’est tout un troupeau de requins à pointe noire qui s’est installé sous la coque. Les voir évoluer est superbe. Nous partons ensuite pour une balade vers Tortuga Bay. Le chemin est construit en pierre de lave. C’est très joli, mais en milieu de journée, nous avons l’impression de randonner dans un four à pain. Heureusement, les cactus font un peu d’ombre. Nous arrivons sur une plage somptueuse, avec un sable d’une douceur exquise. Ses habitants sont les iguanes de mer, et d’innombrables échassiers qui sont à mourir de rire pour peu qu’on prenne le temps de les observer. Les pélicans sont là aussi, stoïques comme à leur habitude. Le lendemain, nous partons au milieu de l’île à bicyclette électrique. Le dénivelé est conséquent. Alors que l’on grimpe, la petite bruine se transforme rapidement en une bonne pluie équatoriale. Au terme de 20 kilomètres sous ce régime, nous visitons le tunnel de lave dont tout le monde ici nous parle avec fierté. Il est vrai que cette « bulle » dans la lave est d’une telle régularité et si longue qu’on la croirait construite de main d’homme. Dans le Parc national, nous sommes bluffés. Les tortues sont partout, au bord des chemins, dans les champs avec les vaches. Nous partons ensuite vers Isabella, où la nature est à l’état brut. Nous garderons de cette étape des paysages uniques et une concentration d’espèces animales inouïe. A terre, nous sommes accueillis par les pingouins des Galapagos, et les fous à pattes bleues. Pour l’anecdote, plus un individu a les pieds bleus, meilleur il est à la pêche : en effet, une bonne nourriture améliore la pigmentation de ses pieds. En dehors des visites guidées, nous ne verrons pas grand-chose. Seuls deux chemins sont autorisés pour les touristes – toute balade ou snorkeling est réglementé. C’est donc en groupe que nous faisons une visite de la baie qui se trouve à 200 m du cata. Le guide du Parc national est enthousiaste et incollable. Floréana, une île toute ronde avec un volcan au milieu, est située au sud d’Isabella, nous n’y ferons qu’une courte halte, mais elle valait le détour. Il est temps de se préparer à traverser l’océan Pacifique. La Polynésie nous attend !

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