Niue

Pas de transat pour tout le monde : une décision difficile à prendre

En bateau, quand le doute s’installe, l’expérience semble montrer qu’il vaut mieux ne pas se forcer à y aller. Quelle que puisse en être la cause.

Qui : Eliane, Patrice et leurs enfants
Où : Océan Atlantique
Multicoque : Catana 411
Blog : www.tousdifferentstousdesreves.com


 

Nous voilà à Mindelo, la prochaine étape sera la traversée de l’Atlantique. Cela fait déjà quelque temps que les doutes vont et viennent en moi, dans cette tête qui ne cesse de réfléchir, en perpétuelle mouvance, un peu comme cette mer qui nous entoure. Les débuts ont été un peu rudes et ne m’ont pas mise en confiance. Une peur est apparue et d’autres ont suivi, pas forcément en lien avec le bateau, mais des projets comme ceux-ci nous font prendre de la distance, beaucoup de choses refont surface, se font plus claires. Les doutes augmentent quant à nos enfants. Le choix d’effectuer cette traversée estil vraiment judicieux ? Cela peut leur apporter de belles valeurs, les aider dans beaucoup de domaines, comme apprendre la patience, travailler sur l’impulsivité et bien d’autres choses, mais il est trop tôt, en particulier pour notre enfant autiste. Les deux traversées que nous avons effectuées, de 4 et 6 jours, étaient déjà difficiles pour lui. Il a pu nous le formuler. Il est de notre devoir d’être à l’écoute de nos enfants, et d’aller au rythme de chacun. Ils peuvent être fiers d’eux, de leur façon de se comporter dans ce voyage, de leur ouverture d’esprit. Clairement, je ne nous sentais pas prêts pour cette navigation. Finalement, Patrice et Niue sont partis traverser l’Atlantique et j’ai laissé filer une partie de nos envies, de notre rêve, en renonçant à ce que je m’étais fixé. J’ai appris cette dernière année qu’il était important de s’écouter, d’apprendre à reconnaître ses émotions, de moins penser aux autres, de prendre le chemin qui nous correspond le mieux et d’essayer de reconnaître quand notre lecture est fausse. Au moment où je vous écris, Niue, Patrice et son équipage sont à moins de 500 milles de la Martinique, où nous les attendons, les enfants et moi. J’imagine déjà les émotions des retrouvailles, mais aussi la tristesse de ne pas percevoir ce qu’ils vont ressentir après 15 jours de mer. Mais je suis de plus en plus sûre, en voyant les milles diminuer, que le chemin que nous avons pris était le bon.

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