Orinocotoo

Escale de rêve en Polynésie française

L’anse Amyot, sur l’atoll de Toau, est protégée de la houle et des vents dominants, et constitue une « fausse » passe car elle ne pénètre pas jusqu’au lagon. Dans cette région de l’océan Pacifique, c’est une escale très populaire pour les voiliers.

Qui : Viviane et Luc
Où : Polynésie française
Multicoque : Astrea 42
Blog : www.orinocotoo.com 
L’anse Amyot offre un bel accès à un magnifique spot de corail. Valentine, son mari Gaston et leur unique voisin sont les seuls habitants. Gaston veille à ce que les huit bouées d’amarrage restent en parfait état afin de permettre aux voiliers de les utiliser. Cela s’avère très confortable, notamment après tous ces mouillages entre les patates de corail, où il est indispensable de faire flotter la chaîne de mouillage. Le père de Valentine lui avait fait comprendre l’importance de l’hospitalité : « Quand les voiliers arrivent, ils ont parcouru un très long chemin. Par conséquent, assurez-vous de toujours leur réserver un accueil chaleureux. » Valentine, de fait, assure une prestation irréprochable. Nous avons ensuite navigué jusqu’à Apataki. Le matin, nous aimons particulièrement regarder le soleil levant frapper les formations nuageuses une fois la pluie tropicale passée. Cependant, les deux nuits suivantes au mouillage, avec 25 nœuds de vent et un lagon passé de l’état d’une piscine au doux clapotis à celui de parc aquatique très agité, nous ont fait prendre conscience que nous sommes devenus des navigateurs de beau temps. Cela ne nous a pas vraiment amusés. L’ancre a bien tenu. Lors de notre troisième nuit à Apataki, nous nous sommes rapprochés du village, ce qui s’est avéré être une sage décision, et O2 est redevenu plus confortable. Au village, chaque personne rencontrée nous a accueillis avec son chant habituel « la Orana ». Nous aimons la façon dont ils soulignent et font ressortir ce « a » à la fin. Yoranah ! Nous pensons que c’est l’une des façons les plus cool de saluer, et nous répondons toujours avec le même enthousiasme. La goélette de ravitaillement était prévue à 20 heures. Vers minuit, le bateau est finalement arrivé. Cela faisait des heures que nous attendions, tuant le temps en discutant avec les locaux. C’est alors que nous nous sommes rendu compte que, sur nos papiers d’expédition, il était écrit Fakarava comme destination, et non pas Apataki. Heureusement pour nous, la goélette a d’abord accosté à Apataki avant de continuer vers Fakarava. Nous sommes donc allés voir le Capitaine et lui avons demandé d’un air désespéré : « Serait-il possible de décharger nos colis ici s’il vous plaît ? » « Pas vraiment, non. » Cependant, le brave homme est remonté à bord pour tenter sa chance. Lorsqu’il est revenu, avec quatre cartons réfrigérés portant le nom de mon Capitaine, le carton de gouda n’en faisait pas partie. Pourtant, j’ai failli le serrer dans mes bras, ce qui aurait été totalement inapproprié. Les produits surgelés se sont avérés impossibles à récupérer, les cartons étant empilés parmi une multitude de colis à destination de Fakarava. Nous n’aurons pas de faux-filet au menu avant longtemps. Nous sommes donc repartis avec seulement un quart de notre marchandise, avec cependant une petite lueur d’espoir. Le lendemain matin, nous avons mis le cap sur le chantier naval d’Apataki, de l’autre côté du lagon. Le mouillage devant le chantier offre des eaux calmes et turquoise de rêve, auxquelles nous sommes désormais accros. En réalité, tout est question de fetch – il s’agit de la distance sur laquelle le vent souffle sur la surface de l’eau sans obstacle. Ainsi, plus le vent est fort et la distance importante, plus les vagues sont grosses et puissantes. En gagnant contre le vent de l’autre côté du lagon, nous n’avions plus de fetch. Nous avons un temps envisagé de laisser O2 pendant la saison des cyclones, de novembre à mai, pendant que nous nous envolerions vers la Nouvelle-Zélande pour de belles randonnées et des dégustations de sauvignon blanc. Nous avions déjà réservé notre place au sec, mais avant, nous voulions vérifier. Ça n’a pas l’air mal du tout. D’autre part, mon Capitaine a décidé de faire un aller-retour de deux heures en poti marara (bateau de pêche côtière polynésien) avec Tony, le patron du chantier, jusqu’à l’atoll d’Arutua, la dernière escale de la goélette avant son retour à Papeete. Car il y avait toujours à bord les quatre kilos de gouda, sans parler des faux-filets. Il n’est jamais trop tard pour… réessayer !

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