Seven Summits Sailing

Paradisiaques Baléares

Après avoir partagé avec nous les préparatifs de leur départ pour un tour du monde dans notre dernier numéro, l’équipage d’Aitayama se dirige à présent vers les Baléares afin d’entamer pleinement son aventure.

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Publié le 31/01/2025

Par Julie Echelle

Numéro : 229

Parution : mars / mars 2025

Qui : Laura, Enrique, Aizea (4 ans) et Bandit (4 pattes)
Où : Baléares
Multicoque : Bali 4.2
Instagram : @seven_summits_sailing

Les différents modèles météorologiques s’accordent, ce soir, nous hissons les voiles. Cap sur Majorque ! A 17h tapantes, nous lançons notre dernier appel radio au port pour annoncer notre départ. En retour, les marineros nous lancent un « buena proa » qui me prend à la gorge ! On se retrouve tous au cockpit. Bandit, la truffe au vent, ne lâche pas d’un poil Enrique qui tient la barre. Aizea, les cheveux ébouriffés, rit de joie, et moi j’observe tout le monde en savourant la magie de cet instant. Le soleil nous chauffe le visage, nous observons la côte s’éloigner derrière nous. La mer est toutefois légèrement agitée, avec des vagues de côté de plus d’1 mètre, ce qui ne manque pas de nous donner le mal de mer. A 20h, la nuit tombe sur Aitayama. Les heures se suivent et nous respectons religieusement nos quarts de nuit jusqu’aux premières lueurs du jour où le ciel s’illumine d’un orange profond. La température est douce, les odeurs de la terre viennent chatouiller mon nez et un petit oiseau fatigué vient se reposer à bord quelques minutes avant de continuer sa route.

Vers 9h30, nous arrivons au mouillage de Sóller : nous y restons quelques jours pour visiter les environs. Je n’oublierai jamais nos baignades matinales sur la plage, la vue à couper le souffle depuis le mirador, le petit train de bois, mais aussi le gros grain que nous avons essuyé un matin.

Nous hissons ensuite les voiles vers Pollença, à l’extrémité nord de l’île. Cette baie devient notre refuge lors des gros coups de vent, mais nous l’avons bien mérité tellement nous avons bataillé avec notre fichu orin qui s’était emmêlé autour de la chaîne ! Ce mouillage est particulier car, chaque matin, un hydravion passe au-dessus de notre mât lors des entraînements. Le nom Seven Summits Sailing témoigne de notre amour pour les sommets, aussi prenons-nous donc de la hauteur en montant les 365 marches qui mènent au calvaire où nous avons pris le temps d’admirer l’horizon.

Le lendemain nous partons à la découverte de Minorque, paradis de la randonnée et des plages secrètes : c’est probablement l’île la plus sauvage de l’archipel des Baléares. Nous la rejoignons à la voile en surveillant du coin de l’œil les gros nuages gris qui se forment derrière nous. Nous nous faisons piéger par la météo à Cala en Porter : il nous est impossible de descendre à terre pendant 30 heures. Bandit se retrouve coincé sur un bouchon flottant et voit son rêve de gambader sur le sable se dissiper d’heure en heure. Les vagues et le vent finissent par se calmer, et nous pouvons profiter de cette crique où nous nous retrouvons seuls au monde, alors qu’en temps normal elle est pleine à craquer.

Quelques jours plus tard, nous nous amarrons au ponton flottant de l’île du Roi au port de Mahon. Ce ponton n’est pas relié à la terre, mais sa proximité avec le centre-ville en annexe nous a permis de visiter et de faire le tour de l’île en voiture. Que c’est beau ! Mahon et sa sirène, ses canons, la session de lecture en majorquin, la Casa de Andalucía et ses parcs où Aizea s’amuse tant. Puis nous nous rendons à Ciutadella, avec ses ruelles colorées et son port, et visitons Binibequer Vell et ses maisons blanches qui surplombent des eaux cristallines. Nous n’oublierons jamais le parc naturel de S’Albufera, où nous profitons d’une randonnée magnifique, ni le petit village de pêcheurs d’Es Grau, ses couchers de soleil, son poisson grillé et son eau bleu turquoise. Ici, j’avoue me demander un instant : « Pourquoi devrions-nous aller plus loin ? N’est-ce pas cela, le paradis ? » Mais l’aventure vient tout juste de commencer, et bientôt nous partirons pour la Sardaigne.

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