
Numéro : 169
Parution : Février / Mars 2015
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Pour éviter la saison cyclonique et se mettre à l'abri des douches qui baignent l'arc antillais à cette période de l’année, Thétys s’est mis au bleu au Vénézuéla.
"Nous avons choisi les îles de Blanquilla et Tortuga. Les garde-côtes ont été compréhensifs sur le problème des papiers, rassurants sur la sécurité, et accueillants avec du poisson frais, et même… de l’essence pour les annexes ! Les voiliers voyageurs ont déserté ces îles sauvages et arides, où les langoustes de belle taille ont été dégustées à profusion. Quant à ma petite planche à voile rouge, elle a repris du service avec grand plaisir, dans les eaux chaudes et claires qui bordent la grande plage d’Heradura, à Tortuga. Au coucher du soleil, l’instant est magique ! A Blanquilla, Philéas, Datura et Melodio nous ont rejoints pour un séjour actif : balades à terre, BBQ gargantuesques sur la plage, pêches communes, brûlage des ordures, baignades prolongées. Puis nos routes se sont séparées, le nord-est pour Thétys, qui a atterri aux Saintes sur un seul bord de près. Hors saison, le village de Terre-de-Haut nous a laissé le temps de renouer en douceur avec la civilisation. Mais les premiers bateaux de la Route du Rhum allaient bientôt arriver, nous avons donc traversé le canal des Saintes pour rejoindre Pointe-à-Pitre, où le photographe du bord comptait bien réaliser quelques clichés orignaux. En mer pour l’arrivée de Peyron, il était minuit passé lorsque, au fond tout là-bas, un halo de lumière s’est approché. Les lueurs se sont précisées, des gyrophares, des feux de navigation, et au milieu, un feu de mât qui clignotait. On a vu passer un fantôme de voile fugacement éclairé par les bateaux voisins, à la vitesse de l'éclair. Dans l'entrée de la baie de Pointe-à-Pitre, au milieu d'une marée de bateaux, de lumières, de cris, de fumigènes, un T-shirt blanc, bras levés, Loick Peyron a remercié pour ce moment tant attendu ici, à minuit passé. Le lendemain, le majestueux Spindrift 2 a passé la ligne sous notre nez, puis en route pour la Martinique, Thétys a eu l’immense privilège de croiser, sur l’eau, Idec puis Paprec, sur leur dernier bord vers la ligne d’arrivée. On aura fait le plein de Rhum !"
Nathalie et Bruno, à bord de Thétys
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