Ystafell

De retour au Brésil !

Les îles Lençoes offrent un spectacle extraordinaire aux marins qui y font escale : une dune haute de 20 mères, d’un blanc éclatant et aux formes tourmentées, s’étend sur plusieurs kilomètres.

Qui : Fanch & Cathy
Où : Brésil
Multicoque : Katalu 42
Blog : www.ystafell.fr 
Lençoes, en portugais, veut dire draps ! Et c’est bien ça : cette dune immense est comme drapée d’un long manteau de sable. Des creux, des bosses, comme des plis. A la saison des pluies, les creux se remplissent d’eau, le sable la filtre et alimente un puits, au pied de la dune, qui va fournir l’eau à tout le village durant la saison sèche. Nous allons nous y approvisionner car nos réserves d’eau potable sont à sec. Mais pour aujourd’hui, pas trop d’émotions en même temps. Nous effectuons une petite visite au village avec prise de contact avec l’épicière, achat de quelques œufs et recherche du bar du village et de son wi-fi magique. Nous avons trouvé l’épicière, pas le bar. Il s’ensuit une grosse frustration. Le lendemain, nous nous levons tôt, frais comme des gardons. Nous profitons de la marée haute pour aller au village et, cette fois-ci, on trouve le bar. En fait, on le repère à ses quatre énormes enceintes qui envahissent sa terrasse. Mais la terrasse est vide, les chaises sont empilées, la porte est close. Nous sortons deux chaises et nous installons à l’ombre, car, à quelques mètres de nous, se joue un ballet d’ibis rouge écarlate. C’est féerique, on s’approche, ils reculent, on recule, ils reviennent, mais ils finissent par s’envoler, et là, c’est la récompense. A la faveur des grandes marées, je profite d’un coefficient de 102 pour monter Ystafell sur la plage. Il va pouvoir nous montrer ses dessous. Il n’est pas beau, le caleçon en moumoute d’algues vertes… et quant aux berniques, ce sont par centaines qu’elles s’épanouissent sur les flancs, et surtout sur les fonds de notre catamaran.

Nous devons perdre au minimum un nœud de vitesse avec toutes ces aspérités. Les hélices, quant à elles, ne sont pas trop mal, quelques berniques mais pas trop. En revanche, les anodes d’arbre d’hélice sont à changer. Nous sommes échoués sur la plage et deux gars arrivent, tournent autour du multicoque, échangent quelques mots, et on comprend qu’ils proposent leur aide. On accepte : deux coques à nettoyer entièrement, c’est un gros boulot ! De fait, nos deux compagnons travaillent dur et nous font une carène impeccable. On voit qu’ils ont l’habitude ! Ils utilisent de vieux bouts de filet et du sable pour gratter la coque. C’est terriblement efficace. Quand je leur demande combien ils veulent pour leur travail, ils n’osent pas donner un chiffre – je leur tends 150 reals à chacun. Dans l’après-midi, Ystafell est libéré et je retourne au mouillage. Le lendemain, après être allés à terre nous connecter, nous embarquons, l’après-midi, en annexe, et partons visiter le village d’à côté, sur une autre île. Nous n’y trouvons que peu de maisons en bois, et beaucoup de maisons en dur. Les allées sont très larges et partout on trouve des puits. Nous finissons par trouver un barzinho (un bar), et nous rencontrons Sylvano, son propriétaire, qui va s’installer à table avec nous, et nous apprendre plein de choses sur son île. Puis il nous propose d’aller pêcher le lendemain matin, et de nous préparer un poisson au barbecue pour le repas du midi. En plus, il nous montre, sur la carte, un passage entre les îles pour quitter les Lençoes vers l’ouest. C’est top, ce passage est bien mieux que celui que nous pensions devoir prendre – il part à l’est, en longeant des récifs ! C’est une bien belle rencontre, comme on les aime. Et, myrtille sur le clafoutis, en quittant l’île sur notre annexe, en face de nous, à 50 mètres, nous assistons au spectacle des ibis rouges qui rentrent au nichoir s’installer pour la nuit. Le spectacle est d’une incroyable beauté. Les arbres sont rouges par moments et semblent clignoter. Les ibis arrivent, se posent, repartent, reviennent.

Et ça arrive de partout. Nous rentrons à bord, ravis, euphoriques et… fatigués !

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