Entrecasteaux

Destination - Pacifique
A 150 milles au nord-nord-ouest de Grande-Terre, en Nouvelle Calédonie, le jour se lève sur l’atoll d’Entrecasteaux. Des milliers d’oiseaux survolent l’île Surprise ; les plus téméraires nous ont aperçus de loin, se sont rapprochés, et planent maintenant au-dessus du mât, frôlant parfois les haubans dans un ballet audacieux. La nature, encore sauvage et isolée, nous offre un accueil privilégié. Nous jetons l’ancre de notre catamaran dans le bleu pers de l’eau, seuls, absolument seuls, prêts à vivre une robinsonnade…

Mouillage


Notre position : 18°28.900 S - 163°5.555 E

Le mouillage peut être rouleur, mais le paysage est à couper le souffle. La biodiversité nous rappelle les Chagos, au cœur de l’océan Indien. Ici comme là-bas, les animaux ne semblent pas effrayés par notre présence. Au contraire, ils sont curieux et scrutent notre arrivée. Sur ces quelques mètres carrés de terre, une véritable colonie d’oiseaux de mer s’est établie : des fous, des frégates, et d’autres espèces plus petites dont les noms m’échappent.
L’accès à l’intérieur de l’île étant interdit pour protéger ces précieuses espèces, nous observons depuis la plage de sable fin. La végétation, bien que peu dense, semble parfaitement adaptée à cette avifaune qui s’est organisée en une véritable communauté. Les fous, les plus nombreux, occupent chaque mètre carré avec leurs nids. Certains abritent encore des œufs, d’autres des oisillons adorables, tandis que les jeunes, plus grands que leurs mères, s’égosillent dans une mue désordonnée, rappelant l’insouciance de notre adolescence.

Sous l’eau, la richesse des espèces est tout aussi fascinante. Les perroquets turquoise affichent une silhouette robuste, les loches atteignent des tailles impressionnantes et enfin les carangues sont tout simplement gigantesques. L’atoll Surprise nous a déjà émerveillés ; maintenant, nous longeons l’îlot Huon.

Comme précédemment, le courant puissant rend l’ancrage difficile. Les vagues frappent la coque tribord, faisant osciller le mât. Ce roulis relatif, qui ailleurs nous aurait chassés, devient ici secondaire face au privilège de profiter d’un lieu aussi exceptionnel. Une fois notre ancre solidement fixée dans un fond sableux, je laisse mon esprit vagabonder, rêvant aux trésors que nous pourrions découvrir.

Les rivages exposés au vent font parfois la part belle aux rejets de l’océan : brosses à dents, sandales et autres vestiges humains. Cette fois, ce sont de minuscules nautiles, véritables merveilles de la nature, qui se révèlent être notre trésor.

Météo


La Nouvelle-Calédonie et ses alentours sont soumis à un climat tropical avec deux saisons bien marquées. De novembre à avril, c’est chaud et humide : il fait entre 25 et 30 °C, il pleut souvent, et il peut y avoir des cyclones. Le risque cyclonique est même considéré comme élevé, avec une probabilité de 20 % que des dommages y soient observés au cours des 10 prochaines années. Quant à la houle, elle est parfois forte, et les vents peuvent changer rapidement. De mai à octobre, c’est la saison sèche, plus douce et ensoleillée. Les alizés sont parfaitement établis du sud-est : c’est la période idéale pour découvrir cette région isolée et magnifique en venant de Nouméa, même si les courants autour des îlots de Belep et Entrecasteaux restent puissants.

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