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Numéro : 181
Parution : Février / Mars 2017
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Au moment où vous lirez ces lignes, il restera moins de 130 jours avant le début des épreuves de la Coupe 2017 aux Bermudes. Pour vous mettre en appétit et aiguillonner votre envie d’images d’exception, voici le témoignage que nous avons rapporté de la base de Lanveoc lors des dernières navigations tests de décembre 2016 à bord du catamaran laboratoire AC45’ turbo. Une expérience unique et… impressionnante !
Le baron Marcel Bich a soutenu quatre défis (1970, 1974, 1977, 1980) sur ses fonds propres, mais sans résultat ; Marc Pajot s’est, lui, engagé dans trois campagnes (1987, 1992, 1995) sans dépasser les demi-finales ; Stéphane Kandler entrera trop tardivement dans l’arène pour figurer honorablement dans l’édition 2007. Par la suite, Loïck et Bruno Peyron ont bien tenté de mobiliser les énergies pour un défi français, sans succès. Finalement, ce sont Franck Cammas, Olivier de Kersauson et Michel Desjoyeaux qui dévoilent, en juin 2015 à l’hôtel de la Marine de Paris, leur défi et leur partenaire titre : Groupama Team France. Malgré l’absence de résultat sportif probant, les participations antérieures ont contribué à maintenir en ébullition le chaudron français de la régate de très haut niveau, et formé deux générations de match racers hexagonaux. C’est pourtant la conversion au format Multicoque de l’America’s Cup qui propulse (en toute discrétion) les marins et les techniciens français au cœur du réacteur. Shangaïés par plusieurs défis, ils infusent dans la potion de la Cup depuis trop longtemps pour ne pas en subir l’influence et la fascination. Au point de ramener le "pichet" à la maison ? Franck Cammas incarne la synthèse entre une culture multicoque incandescente de la course au large, l’étonnante créativité générée par les Formule 40’, les Orma 60’, le trophée Jules Verne, les Ultime et le format olympique du catamaran de sport ou le Class C.
La révélation de la puissance de l'aile ! Le contraste entre la vitesse ahurissante et l'état de la mer est éloquent…
L’explosion créatrice issue du passage au multicoque a totalement chamboulé l’épreuve, et lui a ouvert les portes des retransmissions télévisuelles mondiales. L’exercice classique du match racing hyper tactique en monocoque (12mJI et Class America) restait incompréhensible et ennuyeux pour le public, l’étrange défi multi/mono de 1988 entre Stars and Stripes (cata de 60’) et New Zealand (monocoque de 27 m avec 30 équipiers) brouillait totalement le message sportif ; l’étrange édition duelle de Valence en 2010 (Trimaran Oracle de 90’ contre catamaran Alinghi) ne fit guère mieux, mais fit découvrir une aile rigide de plus de 50 m sur un tri de 30 m ! Il a fallu attendre les AC72 et l’extraordinaire spectacle à suspense de San Francisco pour que la voile spectacle traverse l’écran au-delà du cercle des passionnés. La transition vers le format semi-monotype des AC45’ (et maintenant AC50’) devrait se pérenniser, elle autorise la recherche-développement tout en favorisant une vraie sportivité sur un type de bateau extraordinairement novateur et spectaculaire dont la vitesse sur l’eau (40 à 50 nd possibles) et l’agilité constituent l’ADN d’un nouveau circuit de Formule 1 mondial, proche du public, compact et lisible.
L'AC45' turbo Test en majesté, préparation de ...
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