
Numéro : 187
Parution : Février / Mars 2018
- Tarif au numéro - numérique : 6.20€Magazine numérique
- Tarif au numéro - papier : 6.90€Magazine papier
- Accès aux archives Multicoques Mag Les archives
Jean-François aime naviguer. Il alterne ainsi des croisières en location au bout du monde et des navigations plus sportives sur son propre cata, comme la virée qu'il nous conte ici aux îles Féroé !
Après des vacances paisibles sur des catas très raisonnables, j’ai voulu retrouver les sensations de pure navigation rapide à la voile, et atteindre des destinations originales en un temps limité par les obligations professionnelles. C’est ainsi que j’ai choisi Casa Marisss, un Petter 50’ d’Erik Lerouge ; une belle construction sandwich époxy, Kevlar et carbone en renfort là où il faut : poutres, bôme et mât aile très performants tenus par 3 ficelles (un étai et deux galhaubans). Ajoutez 2 dérives pour le près et 2 Volvo pour la pétole, et vous obtenez une machine de voyage efficace. Seul problème, ce merveilleux bateau n’était pas conçu pour la navigation solo. Quelques modifications d’accastillage ont fait l’affaire ! En juillet, mettre le clignotant à droite en quittant le golfe du Morbihan reste un choix ordinaire, mais montez vers le nord jusqu’à vérifier que les nuits sont courtes, et c’est une aventure qui commence ! Entre la pointe de la Bretagne et les Shetlands, il y a une zone où, même en été, les dépressions peuvent laisser des souvenirs humides associés à d’impressionnants éclairages marins ; mon but de l’été était encore plus au nord : les îles Féroé !
C’est parti ! Le 8 juillet, sous 2 ris et foc 50 %, dans du NW 25 nœuds (pratique pour faire du NW !). Après 18 h de louvoyage, j’ai le luxe de pouvoir vomir en eaux internationales. C’est la guerre au près à 10 nœuds et je vais rater les Scilly pour 10° qui me font atterrir à Penzance. Le 10 juillet, mouillage forain en pleine nuit à proximité du port. Le calme revient et apporte le sommeil, enfin ! Cette charmante bourgade est assez différente de l’île de la Tentation. On y croise les pêcheurs de Newlyn et quelques pécheresses, mais pressons, la mer remonte et il faut faire du nord.
Elle reste difficilement pénétrable, et j’ai décidé de partir par surprise, car le vent s’obstine à me présenter son NW. Bien m’en a pris, car, arrivé à Land’s End, je touche un petit vent d’ouest de 10 nœuds et envoie le maxi sur ce reaching bienvenu : 180 m2. J’espère une étape plus longue et moins nauséeuse pour atteindre le golfe du Morbihan irlandais : Strangford Lough. Je fais route directe à 12 nœuds, au moins pour le moment, et il ne faut pas traîner car, demain, ça chauffe devant et ça brûle derrière !
Nous faisons une entrée discrète dans le Stanford Lough le 11 vers minuit. La marée est efficace (avec les 2 Volvo au ralenti, le speedo affiche 11,5 nœuds). Ça rappelle l’entrée du golfe du Morbihan : "T’es à l’heure ou tu restes dehors" ! Pas le moment idéal, mon Navtex me souhaite la bienvenue à coups de "Gale Warnings". Une bouée du Killileigh YC me reçoit 1 h plus tard. Attention, nous sommes en Ulster, il faut éviter d’envoyer le pavillon irlandais dans le galhauban tribord. Ici, c’est Union Jack ! Je suis impatient de retrouver les sympathiques Irlandais du club qui me ...
Les avis des lecteurs
Postez un avis
Il n'y a aucun commentaire.