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Numéro : NS18
Parution : Août / Septembre 2022
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Il y a quelques mois, l’architecte naval Marc Lombard déclarait dans la presse française que « le seul bateau écolo, c’est celui qu’on achète d’occasion ! ». C’est tellement vrai que, dans ce numéro Forever Green, 14 pages sont consacrées aux multicoques d’occasion… Avec le brin de provocation qu’on lui connaît et une franchise qui l’honore, Marc jetait là un pavé dans la mare des constructeurs qui pourrait se révéler salvateur ; il est peut-être temps pour les chantiers de construire plus green !
Alors que les carnets de commandes de multicoques sont parfois pleins pour plusieurs années, le moment est sans doute propice à une remise en question de l’impact de tout le secteur de la plaisance sur notre environnement. C’est doublement critique, à la fois en tant que citoyens, modestes habitants temporaires de la planète terre, et comme marins, dont le terrain de jeu naturel, la mer, couvre 70 % de la surface du globe. Les océans sont, qui plus est, un thermomètre important – dans tous les sens du terme – de l’évolution de notre climat et de l’impact de l’activité humaine sur ce dernier : température, pollution, biodiversité, phénomènes météorologiques…
Malgré l’absence à ce stade d’autorité commune, les chiffres semblent converger. L’empreinte carbone d’un multicoque serait à 80 % liée à son usage, et à 20 % à sa construction. Fort de ce constat, les constructeurs pourraient prendre le problème à la légère. Mais la perspective de motorisations électriques pertinentes pourrait renverser ce ratio à très brève échéance. Entre les lancements de nouveautés et les approvisionnements à assurer, le sujet green s’invite à la table des chantiers, petits ou grands. Plus on creuse ce sujet, plus on découvre que de nombreux domaines sont concernés par la thématique - avec parfois des profondeurs d’analyse sans fin. Le premier acronyme que l’on rencontre quand on aborde le bilan écologique de la construction d’un objet en général et d’un multicoque en particulier, c’est ACV, pour analyse du cycle de vie. Pour répondre au problème susmentionné, il est souvent affublé d’un S, pour ACV simplifié. Cette méthode normalisée a été développée dans les années 1990 pour mesurer les effets quantifiables de produits (ou de services) sur l’environnement. L’ACV d’un multicoque recense et quantifie, tout au long de sa vie, les flux physiques de matière et d’énergie associés de sa conception à sa destruction, en passant par sa construction et son usage, sans oublier les phases intermédiaires de transport. Elle se fonde notamment sur ce qu’on appelle les flux entrants (matériaux bruts ou élaborés, énergie, eau…) et sortants (déchets produits, émissions rejetées…). Leur recensement précis est un travail de longue haleine, les phénomènes en jeu et leurs interactions pouvant être particulièrement complexes.
Le chantier Vaan Yachts utilise de l’aluminium recyclé à 60 % et privilégie des matériaux comme le liège pour le revêtement de pont.
Commençons par les sujets a priori les plus faciles ; le premier d’entre eux, c’est l’énergie. Chez les concepteurs (architectes, designers et bureaux d’études, entre autres), gros consommateurs de données, de serveurs et de supercalculateurs énergivores, c’est un poste forcément clé lorsque l’on souhaite réduire ses émissions. Opter pour un fournisseur qui propose de l’électricité 100 % renouvelable est un moyen immédiat, facile et iso-coût de réduire ...
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