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Numéro : HS22
Parution : Juillet / Août 2024
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Selon une étude mise en avant par Fountaine Pajot, la répartition de l’empreinte carbone d’un bateau qui naviguerait 20 ans serait la suivante : 80 % concerneraient son utilisation et 20 % sa construction. Des chiffres contestés par le Groupe Bénéteau, qui avance un prudent 50/50 – en tout cas pour les voiliers qui sont déjà des hybrides avec des navigations rendues vertueuses grâce au vent et aux voiles… Au-delà de cette discussion, la construction d’un multicoque est incontestablement génératrice de CO2 et de nombreux constructeurs tentent de réduire ces émissions. Multicoques Mag fait le point.
S’il semble évident que sortir de l’ère fossile n’est pas pour demain, il est bien naturel de s’interroger sur l’impact global de nos déplacements en mer et de nos voyages. Selon une étude de l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), 2,9 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent du secteur maritime, dont 87 % concernent le transport maritime commercial de marchandises et de passagers. Pour mettre ces chiffres en perspective, le secteur de la plaisance représente moins d’un dixième de ces émissions maritimes, soit un tout petit 0,03 % de la pollution totale... Un tel chiffre pourrait engendrer un certain attentisme, mais de nombreux chantiers réagissent et proposent des bateaux plus vertueux sur le plan environnemental. Nous évoquons régulièrement les multicoques équipés de moteurs électriques – même si ces modèles ne représentent à ce jour que 2 à 3 % des ventes. En comparaison avec le monde automobile : 18 % des véhicules vendus sont électriques !
Pour rendre l’utilisation plus propre, le but est de remplacer le carburant fossile qui sert à la propulsion et la vie à bord par une énergie verte. Pour la fabrication, cela comprend deux paramètres : les matériaux qui sont utilisés pour la construction (résine, fibre, bois, tissu, métaux, mousse), mais aussi tous les autres postes de dépenses énergétiques induits par la construction elle-même.
Une clientèle désormais sensible à la problématique environnementale
Certains directeurs commerciaux attestent que, si l’’intérêt pour toutes les nouvelles technologies green se manifeste sur les salons et chez les concessionnaires, ces options vertes font encore l’objet de retenue au moment de la signature des commandes. Certaines incertitudes quant à l’autonomie de la propulsion électrique demeurent ; en ce qui concerne les nouveaux matériaux de construction, l’on s’interroge quant à leur fiabilité. Sans l’adhésion des acheteurs, rien n’est possible. Car, malgré les ultimatums légaux de réduction d’émissions, les hausses du prix de l’énergie ou la raréfaction de certaines matières premières et autres pénuries de nombreux produits qui justifient des évolutions, c’est bien le bénéfice en agrément, en fiabilité, en économie et en cohérence qui convaincra in fine les plaisanciers. La filière nautique, consciente de la nécessité d’acquérir une expertise permettant de rapprocher au mieux la réalité et les nouvelles technologies, s’est organisée pour harmoniser une méthodologie et des outils de mesure de l’impact du cycle de vie du bateau (ACV) dédiés exclusivement à la plaisance. Sous l’égide de l’European Boating Industry (EBI), 17 des principaux constructeurs se sont regroupés pour développer une norme de calcul scientifique permettant d’orienter cette enquête sur des bateaux de moins de 24 mètres. Cet ACV reposera sur une méthodologie partagée, une base de données et un outil d’évaluation pour permettre à tous les constructeurs, grands chantiers comme ...
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