Construire soi-même son catamaran : pourquoi pas vous ?

Si la construction amateur « totale », fleuron des années 1970, a marqué le pas, le marché du catamaran en kit et de la coque nue ne se porte pas si mal, merci pour lui… Les nouveaux outils de découpe permettent de livrer des pièces pour catamaran sur mesure. Gain de temps et surtout d’argent assuré ! Revue de détail de ces catamarans personnalisables à l’envi.
Le multicoque n’a pas échappé, il y a quelques décennies, à la mode de la construction amateur. Si nos voiliers à plusieurs pattes ont glissé entre les mailles du ferro-ciment (ouf !) et la rouille de l’acier, des matériaux décidément trop lourds pour des bateaux sans quille, l’aluminium, le bois époxy et parfois même le sandwich ont su s’imposer auprès des amateurs. Aujourd’hui, fin de partie pour les rêveurs qui dessinaient eux-mêmes leur bateau : tous les constructeurs ou presque commandent des plans à un architecte qui a pignon sur rue. Et le nombre de réalisations, il faut bien le reconnaître, a fondu comme neige au soleil. « A l’époque, se souvient Bernard Lelièvre, architecte des Galileo, on achetait un camion entier de winches et une trentaine de mâts de 17 m d’un coup. » Mais il s’agissait surtout de lourds monocoques. Bref, les multis construits en amateur ne courent plus les jardins… La faute à un besoin de confort plus pressant, d’une part, auquel les chantiers conventionnels ont répondu avec justesse – volume maximum, capacité de charge, équipement pléthorique –, et aussi à un changement de mentalité : le pratiquant de multicoque, plus jouisseur encore de belles traversées à bonne allure et de mouillages de rêve que l’accro au mono, veut profiter le plus souvent de son joujou… tout de suite !

Le marché de la construction amateur et du kit
Inutile de se voiler la face, c’est en Australie et dans une moindre mesure dans les pays anglo-saxons que ça se passe. Le chantier Fusion vend 24 bateaux par an – le fameux Fusion 40 et des catas à moteur – dont les trois quarts sont livrés en kit ou à finir. Là-bas, dans l’hémisphère sud, construire soi-même son cata ou son tri est une affaire… courante ! Autre constructeur réputé : Spirited Design, qui propose son séduisant Spirited 380, toujours en CP époxy. L’architecte australien bien connu Ian Farrier lance son F-22 et le F-32 en kit, complété par un 44 pieds disponible à tous stades de finition. En Lettonie, une toute nouvelle structure, O Yachting, propose un 46 pieds livrable à tous stades de finition. Dan Lévy espère en livrer quatre par an. Le chantier Ksenia propose pas moins d’une vingtaine de plans Lerouge de 6,4 m à 19,5 m. Ces catas sont proposés coques nues en éléments modulaires pour faciliter le transport. Impossible dans cet inventaire à la Prévert de ne pas citer James Wharram : le gourou architecte a tout de même vendu en cinquante ans pas moins de 10 000 jeux de plans ! Et des centaines de ses catamarans inspirés des embarcations polynésiennes naviguent. Aujourd’hui, Icaraï, son diffuseur en France, vend deux plans Wharram par mois – c’était dix fois plus il y a 20 ans – et un kit par an. Le Tiki 21, le 30 et la pirogue Melanesia sont disponibles en « prêt à construire » et certains plus gros modèles comme le Tiki 38 sont à l'étude pour une livraison en kit. En Europe, le marché reste faible : Gilles Montaubin, un des rares architectes / constructeurs, ne propose plus ...

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