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Numéro : 14
Parution : Juillet / Août 2020
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Cette question d’opter pour la voile ou le moteur pourrait sembler saugrenue dans l’univers des monocoques où les frontières semblent relativement étanches. En revanche, chez les multicoques, l’idée de se débarrasser du gréement n’est pas nouvelle, comme celle de concevoir un bateau à moteur à deux ou trois coques… Deux concepts longtemps en marge des gros volumes du marché. Mais aujourd’hui, la plupart des constructeurs de multis à voile proposent des powercats. Certains chantiers se sont même lancés exclusivement sur ce marché – on dirait que ça marche fort !
Souvenez-vous des années 1990 : Privilège lançait son Euphorie 40, diffusé à 23 exemplaires, suivi par le 44 et le Transcat, décliné de 45 à 48 pieds. Après une pause d’une petite dizaine d’années, le chantier des Sables-d’Olonne revient en force sur le marché avec son Euphorie 5, directement issu de son Serie 5. Même historique, mais un peu plus tardif, chez Lagoon : en 2001, le Lagoon Power 43 ouvrait le bal sur ce nouveau marché, mis en veille six ans plus tard. Le Lagoon 40 MY teste lui aussi le segment… qui deviendra pérenne pour le leader mondial, avec les powercats de plus 60 pieds. Mais d’autres chantiers y ont toujours cru, dur comme fer, au cata à moteur ; Robertson & Caine décline des powercats depuis les années 1990. Avec un succès mitigé, reconnaissons-le... Leopard Catamarans n’était peut-être pas très sûr de ses produits en 2002 avec son Lion 46, suivi d’un 43. Mais assume un peu plus le Leopard 47 PC, proche du 46 à voile. C’est à partir du 39 PC, déclinaison du 39, que le succès est au rendezvous – au total, Leopard a livré 370 powercats. FountainePajot fait également partie des convaincus du créneau moteur : le chantier a lancé depuis vingt ans une gamme complète, mais sans s’appuyer sur les moules existants de ses catamarans à voile. Deux écoles, donc : des unités repensées autour d’un catamaran à voile, et des modèles réellement nouveaux, 100% moteur. Nous y reviendrons plus loin.
Ci-dessus, le Nautitech 47 Power emprunte la plate-forme du 46 Open, alors que ci-dessous, le MY 37 est un design exclusivement moteur. Dans les deux cas, la stabilité est remarquable quelles que soient les conditions de mer.
Preuve que le marché des powercats est devenu porteur, la plupart des constructeurs de multicoques proposent aujourd’hui deux gammes – voile et moteur –, à l’instar d’Aventura, Bali, HH, McConaghy, Nautitech, O Yachts, etc.
Même les trimarans s’y mettent, puisque Neel lance deux nouveaux modèles à moteur, les Leen 56 et 72. Nouvel acteur du marché, Aquila Boats cartonne avec des unités très typées US : l’Aquila 44 vient de dépasser les 100 exemplaires, et un 70 pieds est dans les cartons. A noter : des constructeurs comme Hammer Yachts lancent des catamarans très marins et fortement motorisés par des hors-bords.
Les chantiers ont donc bien compris l’intérêt de proposer des bateaux tout confort, mais simples à utiliser, à manœuvrer et à entretenir. Ces unités peuvent en effet séduire des nouveaux venus dans l’univers nautique, mais également des skippers pragmatiques fatigués ou lassés de gérer un voilier. Et la grande croisière ? Peut-on disposer d’une autonomie suffisante pour boucler de longues traversées ? Le budget carburant risque-t-il exploser ? L’expérience de Laurent Bourgnon, parti il y a plus de 10 ans en famille à bord d’un Sunreef 70 Power, apporte d’intéressants éléments de réponse. L’ancien coureur au large, disparu tragiquement en 2015 au cours d’une ...
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