Leopard 39

Tout savoir sur la dérive… des ailerons

Je vais louer cet été pendant quatre semaines un catamaran à voile ; il s’agit d’un Leopard 39 de 2011. J’aimerais connaître les dérives provoquées par différentes forces de vent (prenons par exemple 5, 10 15, 20 et 25 nœuds) et selon les allures (près, près bon plein, travers, largue, grand-largue). Je ne parviens pas à trouver ces informations sur Internet. Elles ne figurent pas non plus dans le manuel Propriétaire du catamaran. Quant au constructeur et au loueur, ils n’ont pas été en mesure de me renseigner.

Gilles, Paris

 

Bonjour Gilles,

Au risque de vous surprendre, les données que vous recherchez ne sont pratiquement pas documentées – en tout cas pas dans le détail que vous souhaiteriez. Le potentiel de vitesse et de gain au vent est en revanche traité grâce aux polaires de vitesse – elles nous ont été fournies par Leopard Catamarans, vous pouvez les découvrir ici. Ces courbes déclinées pour différentes configurations de voilure indiquent la vitesse du Leopard 39 pour un cap et une force de vent donnés ; elles intègrent la dérive dans des conditions optimales de navigation. Concrètement, le cap indiqué est le cap vrai, c’est-à-dire celui de votre traceur de route, et non pas le cap compas – la différence entre les deux serait le fameux angle de dérive que vous recherchez, à condition que le plan d’eau ne soit pas soumis au courant. Sur le plan visuel, on peut estimer grossièrement cette dérive en mesurant l’angle entre l’axe du catamaran et son sillage. Alors pourquoi ne pas l’indiquer, cette dérive ? Parce qu’elle est tellement multifactorielle qu’on la gère de manière empirique. En gros – les architectes Morrelli & Melvin pourront peut-être affiner nos propos –, un catamaran comme le Leopard 39 équipé d’ailerons courts dérivera de 6 à 8° dans les conditions les plus défavorables, c’est-à-dire au près par petit temps.

On notera qu’un multicoque équipé de profondes dérives sabres drivera deux fois moins. Plus le catamaran prend de la vitesse, moins il dérive. Plus l’allure est abattue, moins la dérive est sensible.
Voilà pour la théorie. Mais de très nombreux éléments peuvent eux aussi lourdement influer sur la bonne marche et la dérive de votre catamaran. Pour commencer, le barreur est en ligne de mire : s’il s’obstine à remonter au-dessus de 50°, la dérive peut rapidement excéder les 10°, surtout si le vent est faible – c’est un peu l’effet « sortie de virement ». Le bon réglage des voiles est également primordial – dans une moindre mesure, l’état et la qualité du jeu de voilure comptent aussi. Quant à l’état de la mer, il influence la dérive si la mer est de face. Pour finir, la présence d’hélices fixes, le fardage dû à des paddles ou kayaks arrimés dans les filières et/ou une carène sale sont des éléments susceptibles d’augmenter la dérive du catamaran.
Autrefois, la maîtrise de la dérive en navigation, de même que le suivi des courants, était essentielle dans le cadre d’une navigation à l’estime avec le compas.

Aujourd’hui, elle reste incontournable pour optimiser les performances, mais désormais « intégrée » dans votre traceur de carte. Dès lors, vous savez qu’il vous faudra tirer un bord de plus pour passer tel cap… ou mettre en route un ou deux moteurs ; quand le vent est mal établi et la mer formée, remonter au vent est facilité par la mise en route du moteur sous le vent à bas régime. Avec la grand-voile bordée plat, on obtient un bon équilibre de barre, une vitesse et un cap ...

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