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Numéro : 225
Parution : Juin / Juillet 2024
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Dans MM215, nous avions laissé l’équipage du Lagoon 52S Cat’leya dans le fiord de Bounty Heaven alors qu’ils découvraient le Fiordland, au sud de la Nouvelle-Zélande. Voici à présent la suite de leurs aventures dans ces paysages impressionnants et au riche passé historique.
Moins de 8 milles au sud de Bligh Sound se trouve George Sound, probablement le fiord le plus protégé du Fiordland. Les Maoris l’ont baptisé Te Houhou (l’arbre à cinq doigts), en raison de ses cinq bras, dont l’un mène aux chutes d’Alice Falls. Nous nous dirigeons vers le premier bras, Anchorage Cove. Avec plus de 200 jours de pluie par an, soit 7 000 mm d’eau, l’environnement marin présente une diversité et une organisation inhabituelles. L’eau douce, moins dense, qui occupe les premiers mètres sous la surface très tannique et souvent colonisée par les algues, offre une luminosité très réduite. Vient ensuite la couche d’interface avec l’eau salée, où le mélange de salinité trouble la progression de la lumière et rend la visibilité quasi nulle. En dessous se trouve l’eau de mer, où l’on rencontre une faune et une flore qui fréquentent habituellement des profondeurs bien plus importantes. L’entrée des fiords, beaucoup plus lumineuse, présente des fonds plus « normaux » et dont le développement est influencé par la houle du large, toujours très présente : on y trouve donc du corail blanc, noir ou rouge, des morues, des algues vertes, des spiny starfish et des tarakihi. Nous nous habituons peu à peu à naviguer dans ces canaux bordés de hautes montagnes, même mon drone qui peut voler à 500 mètres d’altitude est loin d’atteindre les sommets qui nous entourent !
Nous quittons George Sound et prenons la mer en direction de Charles Sound. Encore une fois, ce fiord a été baptisé par le navigateur australien John Grono en mémoire de Charles McLaren, capitaine du Sydney Cove, un vaisseau chasseur de phoques qui tournait dans les fiords dans les années 1810.
Après une nuit ventée à Gold Arm (35 à 40 nœuds), nous allons faire le plein d’eau douce près d’une plate-forme d’hélicoptère, où un tuyau capte l’eau d’une rivière proche. Le lendemain, nous mettons le cap sur le bras de mer suivant, Emelius Arm. La pluie de la nuit a fait naître une multitude de cascades qui éclairent les flancs escarpés et sombres qui nous entourent. Le mouillage que nous avons choisi est l’estuaire de la rivière Irène, que nous explorons par la suite en annexe, l’occasion de croiser une « patrouille » de cygnes noirs.
Alors que nous rejoignons l’entrée de Charles Sound, les oiseaux nous informent de l’activité sous l’eau : des thons rouges sont en train de chasser. En peu de temps, nous pêchons donc des morues bleues et rouges ainsi que deux thons rouges !
Le lendemain, nous quittons Charles Sound pour un autre fiord plus au sud. Le nom maori de ce fiord est Patea, « le son du silence », mais c’est le capitaine britannique James Cook qui le nomma Doubtful Harbour lors de son premier voyage au Fiordland en 1770. Il pensait en effet qu’il serait très difficile de sortir à la voile sans vent d’est, et ne s’y aventura donc pas. La pluie des jours précédents nous gratifie une nouvelle fois d’une guirlande de cascades tout le long de Thompson ...
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