Partir en catamaran : à la voile ou au moteur ? Choisir selon son programme, selon ses envies...

Pour les moteurs !


Par Daniel Curt

Daniel Curt est un sexagénaire rochelais dont le cerveau a du mal à rester au repos. L’ingénierie le passionne dès qu’elle touche aux panneaux solaires, à la géothermie et autres indépendances à conquérir, car les solutions du temps présent ne le satisfont pas ! Il a investi cette capacité créative dans la conception de deux multicoques : un catamaran voilier de 50’ avec Michel Joubert, et un Power Cat de 60’ avec Marc Lombard !

Pour répondre concrètement à la question "voile ou moteur ?", voici le bilan (en forme de panégyrique) de mon Atlantic 60’(catamaran à moteur). Après la mise à l'eau en septembre 2009, un premier tour d'essai nous mène en Norvège par le Caledonian Canal (à travers le Royaume-Uni, depuis la mer d’Ecosse jusqu’à la mer du Nord) et retour via Amsterdam. Pas un seul ennui mécanique, les transmissions, par courroie crantée et arbre d'hélice horizontal (absence de composante verticale de poussée), n'ont pas bronché et, à ce jour, pas une seule intervention (une idée maison ! ndlr). Ce système m'a permis de décaler les moteurs vers l'axe longitudinal (centrage et circulation), de les hisser à hauteur de travail (j'ai rendu au fournisseur les 2 pompes de vidange, ça se fait par gravité), de diminuer les vibrations, d'augmenter le rapport de réduction par les diamètres des poulies et d'augmenter la taille des hélices ! Que du bonheur, conclurez-vous avec moi, et ce n'est pas tout. Livrons-nous à un calcul simple, mais édifiant : combien pèse et coûte un gréement complet pour un cata de 18 m comme le nôtre ? Sans parler évidemment d’un mât tournant carbone, de voiles exotiques et de l'accastillage électrique ou hydraulique (et en faisant abstraction de l'entretien de tout ce matériel… la galère des hivernages avec son lot de moisissures et nids d'oiseau dans les plis de la GV lattée ! La nôtre pesait 150 kg et restait donc à poste). Puisque l'on parle manutention, il me fallait 15 min pour wincher à la force des bras, cette fameuse GV (tu aurais dû électrifier tes winches, me rétorqueront certains !). Avec l’Atlantic 60’, qu'est-ce qu'un hivernage aux antipodes ? Il faut fermer le bateau et appeler un taxi pour nous conduire à l’aéroport, c’est tout ! Tentons une évaluation financière à 200 000 € pour ce gréement et terminons notre calcul : avec cette somme, l'année dernière aux USA, je pouvais approvisionner 285 714 litres de gazole, soit, compte tenu de la motorisation de notre cata (2 Cummins de 6 litres de cylindrée 180 CV/turbo dont la consommation est inférieure à 1 litre au mille par moteur à 7,5 nd), une autonomie de : 142 857 milles. A rapprocher d'une "petite" traversée de l'Atlantique de 4 500 milles ! Autre argument pernicieux : je viens de vendre en ligne mes ensembles cirés et veste de quart ; je les ai trimballés de Norvège jusqu'au St-Laurent sans jamais m'en servir (le bonheur d'une vraie timonerie douillette et chauffée !). Bien, résumons-nous, à charge du catamaran ...

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