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Numéro : 167
Parution : Octobre / Novembre 2014
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A l’opposé des trimarans géants "Ultime", et au sein d’une catégorie Rhum sans doute un peu trop hétéroclite, il existe une autre manière de courir la Route du Rhum. Celle de passionnés qui arment des bateaux mythiques, qu’ils soignent comme de belles sportives, sans compter les heures, bien souvent à leurs frais. A l’occasion du Golden Oldies Trophy Atlantique, nous avons eu la chance d’embarquer avec celui que beaucoup considèrent comme le pape de cette confrérie, monsieur Charlie Capelle. Bienvenue à bord du sister-ship d’Olympus, le mythique trimaran de Mike Birch, vainqueur du premier Rhum.
Qui s’intéresse un tant soit peu à la course au large en multicoque a forcément croisé cette image un jour. Une petite libellule jaune de 12 mètres qui semble voler sur l’eau, double sur la ligne le grand monocoque noir de 21 mètres de Michel Malinovski et remporte pour 98 secondes la première Route du Rhum. C’était en 1978, et rien ne sera plus jamais pareil. Une nouvelle ère s’ouvre, le développement du multicoque est lancé, et le temps de course sera divisé par trois en trente ans. Sans parler de la vie de milliers de plaisanciers qui, par ricochet, abandonneront cirés et vie penchée pour l’hédonisme du multicoque de croisière. Loin des grosses écuries et des budgets dispendieux, Charlie Capelle entretient la flamme. Comme celui de Mike Birch, son Acapella est un A Capella. Il faut suivre… Le nom de baptême est, presque, aussi le nom du modèle, qui n’est pas sans rappeler celui du skipper !
Trois A Capella sur une même ligne de départ pour fêter la dixième édition du Rhum... Quand les passionnés font vivre, vraiment, la course au large !
Est-ce alors vraiment le hasard qui a réuni Charlie et ce magnifique bateau ? Lui, le Vosgien prothésiste dentaire devenu patron du chantier Technologie Marine en Bretagne ! Et quelle carte de visite que son Acapella. Ce n’est plus un bateau, c’est une extension de son skipper-propriétaire. Récupéré originellement à l’état d’épave, il lui faut sept ans pour redonner une nouvelle jeunesse à ce joli dessin de Walter Greene. Trois Route du Rhum, deux retournements et autant de chantiers de remise en état plus tard, il en aura fallu, du temps, de la passion, de l’abnégation, du courage et des encouragements pour arriver à ce bijou de réalisation. Tout y est parfait. Dans les moindres détails. Chaque rayon de joint-congé, le moindre support de taquet, l’ergonomie de toute manœuvre. On aime l’étiquetage précis et clair de toute manœuvre, de tout équipement, le siège baquet multifonction à l’intérieur, le strapontin qui s’insère à la place du panneau de descente, lieu de passage et de veille stratégique, la petite table de carré repliable en carbone, le panneau de moteur au vernis immaculé, le fond de cockpit et les bancs en teck. Ces derniers sont les seules concessions au poids, mais quelle classe et quel confort ! Trois évolutions majeures ont intégré le modèle d’origine. Détruits à la suite d’une fortune de mer, les flotteurs ont été reconstruits à partir de moules existants, plus volumineux. Dus au dessin de Nigel Irens, ils apportent un surcroît de puissance et de stabilité sensible. Visuellement, ils font paraître Acapella plus grand que ses homologues. Le mât aile rotatif en carbone n’est lui non plus pas d’origine. Il agit comme un turbo sur la plate-forme toute légère (3 tonnes) magnifiquement réalisée en bois moulé. Enfin, vitrine du chantier oblige, l’accastillage est ce qui se fait de mieux en ce début de troisième millénaire...
A Capella, un plan Walter Greene devenu légendaire ...
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