
Numéro : 227
Parution : Octobre / Novembre 2024
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Nous avons eu l’opportunité de naviguer à bord d’un Tricat 30 et d’un Neel 43 avec la société de location SailEazy, dont le siège est basé à Marseille ; l’occasion de vous faire découvrir une nouvelle formule de location très souple, facile et accessible. Le concept, mis au point par la jeune entreprise, s’appuie sur l’utilisation partagée d’une flotte de voiliers attractifs – confiés par leur Propriétaire ou non –, une petite révolution dans le monde de la location de multicoques !
Lorsqu’on loue un multicoque à voile, le temps consacré à la prise en main, aux recommandations d’usage et surtout à l’inventaire est assez fastidieux. D’ordinaire, on largue les amarres pour un long week-end ou une semaine, ce n’est pas trop grave : ces locations correspondent à des ponts ou des congés relativement longs et bien maîtrisés à l’avance (on réserve souvent 3 à 6 mois plus tôt). Pour s’adonner à la navigation un peu quand on veut au cours de l’année, il faut être Propriétaire, ce qui n’est pas offert à tout le monde. Il y a bien sûr les écoles ou les clubs de voile, mais ces formules manquent d’autonomie et d’intimité. De plus, il convient de se caler sur des programmes et des calendriers préétablis. Autant de possibilités un rien frustrantes qui in fine limitent les possibilités de naviguer à la carte.
C’est ce constat qu’établit Grégoire Guignon au cours de sa vie de plaisancier. Voileux de père en fils et ingénieur dans le civil, il loue des voiliers à maintes reprises en famille ou avec des amis pour de belles croisières, mais, n’étant pas régatier, les sorties de courte durée sont très rares. En 2012, il fait une formation de reconversion professionnelle à la Kedge Business School. Dans le cadre du MBA de fin d’étude axé sur l’économie collaborative, il identifie le manque d’un système de location de voiliers plus flexible, rapide et convivial. Puis, avec juste 250 000 voiliers immatriculés qui bougent très peu (quelques jours par an selon les statistiques) pour quatre millions de plaisanciers actifs, il se dit qu’il est grand temps de réagir. Il présente son projet de partage de flotte locative et rencontre un grand intérêt. Ce type d’initiative existe déjà chez les fabricants comme Bénéteau, avec son Boat Club, ou Dream Yacht Worldwide, qui a fait une tentative dans ce sens, mais le concept de Grégoire s’affine autour d’idées-forces : l’ultra-flexibilité à la demi-heure et l’entourage d’une équipe de professionnels qui encadre les vacations des usagers et l’entretien de la flotte. Avec des arguments percutants, comme un tarif à l’heure très ajusté et un taux d’utilisation annuel des voiliers multiplié par 30, évitant ainsi les ventouses de pontons, il a de quoi convaincre. Bingo, la ville de Marseille se montre intéressée et alloue trois places dans le Vieux-Port au jeune entrepreneur. En 2015, avec ce projet pilote, il vient de créer SailEazy.
Le timing est bon au sein d’un marché global arrivé à maturité quant à l’utilisation partagée. Pour preuve, nous sommes bien à l’ère de la location en libre-service de vélos et de voitures ainsi que de la digitalisation des systèmes de réservation en ligne. Bien ancré dans cette dynamique, SailEazy séduit et se développe. En 2018, une levée de fonds permet de développer la structure de ce nouveau service. Une application de réservation pour smartphone est créée, et l’achat de quelques unités, dont le fameux Tricat 30, permet de passer ...
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