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Numéro : 226
Parution : Août / Septembre 2024
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Si le SailGP 2024 vient tout juste de se terminer à San Francisco, le championnat avait fait escale à Saint-Tropez lors de la la troisième manche de cette quatrième saison. Nous y avons été invités, l’occasion pour nous de mieux comprendre les enjeux et l’intérêt de cette compétition internationale regroupant les bateaux volants et les marins les plus rapides au monde sur un parcours construit. Quelles sont les origines de cette récente et spectaculaire discipline nautique ? Ce véritable show sur l’eau pourrait-il séduire le grand public ? Multicoques Mag vous emmène dans les coulisses du SailGP !
Avez-vous déjà suivi une régate « classique » depuis la côte ? En général, c’est très monotone et on n’y comprend pas grand-chose… Vu de loin, les voiliers se déplacent lentement (à l’exception des multicoques les plus rapides, nous allons y venir…) et parfois se croisent sans que l’on se rende compte de leur route exacte. Et surtout, comment savoir qui est en tête ?
Heureusement, il y a un peu plus de 10 ans, il y a eu un déclic. Cette grande régate qui a (enfin) tout révolutionné, c’est la 34ème Coupe de l’America qui d’est déroulée à San Francisco en 2013. Les tribunes installées sur les quais et les berges étaient bondées de spectateurs, et les médias ont retransmis sur les écrans du monde entier le ballet de catamarans ultra-performants, les AC72. Munis d’une aile rigide, ces multicoques volaient côte à côte à des vitesses jamais atteintes et viraient à quelques dizaines de mètres des quais. A entendre les commentaires, pour la première fois, les novices de la voile ont compris les régates. De plus, tous les spectateurs ont pris plaisir à suivre ces machines voler dans un périmètre aussi étroit, un peu comme dans un stade. Il y a un avant et un après San Francisco. En 2017, la 35ème Coupe de l’America qui se dispute aux Bermudes utilise comme support l’AC50, un catamaran plus petit, mais tout aussi rapide que le 72. Un de ces bolides atteindra la vitesse de 47,2 nœuds. Puis, selon l’usage, le vainqueur a imposé ses règles pour l’édition suivante. Et, en l’occurrence, c’est le Team New Zealand qui a remporté la coupe, et dicte un passage au monocoque à foils pour l’édition suivante, ce qui introduira les AC75.
On retrouve alors deux acteurs majeurs de la coupe de l’America : Larry Ellison, le fondateur d’Oracle, et Russel Coutts, quintuple vainqueur de la Coupe de l’America et directeur de l’équipe BMW Oracle Racing Team. Les deux hommes, déçus du dénouement de la dernière édition, veulent continuer de faire naviguer les AC50, mais dans un contexte plus prévisible, régulier et surtout bien moins coûteux que celui de la Coupe de l’America. Le concept SailGP est né : place à une compétition qui orchestre des régates en flotte en mode fast and furious. Une horde de catamarans volants, menée par les marins célèbres dans les plus beaux plans d’eau du monde, va disputer un championnat annuel bien suivi et doté. Le principe est de calquer un Grand Prix de F1, mais pour la voile…
Pour y parvenir, Larry Ellison et Russel Coutts mettent la main sur les trois AC50 encore en état (six ont été construits en tout). Les catamarans sont alors modifiés pour être rendus plus performants. Pendant la Coupe, ils embarquaient six hommes d’équipage, dont quatre, sur des winchs ou des vélos, activaient une centrale hydraulique pour faire fonctionner les foils et régler la voile rigide. Rebaptisés F50 (F pour foil), les nouveaux monotypes sont désormais asservis par une centrale hydraulique alimentée en ...
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