Faites un bon cap au près

Si la plupart des navigations – en tout cas les plus longues – se déroulent d’ordinaire au portant, le près peut s’inviter au programme… Comment s’en accommoder et échapper au tout moteur ? On vous explique tout !

"Les multicoques, et les catas surtout, ce n’est pas fait pour le près." Ça, c’est le discours que les habitués du monocoque rabâchent à ceux qui ont choisi de naviguer sur deux ou trois coques. Dans le fond, ils n’ont pas tout à fait tort ; un catamaran est bien plus rapide au portant qu’au près. L’écart de vitesse est même le plus souvent du simple au double. Et les partisans du multicoque, sans doute plus épicuriens dans leur approche de la navigation, privilégient les parcours sans bords à tirer… Et quand ça leur tombe dessus, la route pêche au moteur, mer de face, est bien tentante à défaut d’être confortable. Pour autant, les multicoques ne sont pas incapables de remonter au près, loin s’en faut. Et ils ont l’avantage de naviguer à plat, eux – on ne l’écrira jamais assez ! Il est tout à fait envisageable de louvoyer contre le vent, même à bord d’un cata de série typé croisière. Certes, la route et le temps sont plus longs (deux à trois fois) que l’option tout moteur face au vent. Mais, si vous n’êtes pas pressés, voici les bonnes recettes pour tirer les bons bords. 

1- Des carènes toutes propres

La base de la glisse, ce sont des carènes propres. Avant d’appliquer un antifouling, renseignez-vous auprès des habitués de votre bassin de navigation ou des grands voyageurs pour sélectionner la peinture anti-salissures la plus efficace. Et n’hésitez pas, avant chaque grande navigation, à nettoyer vos dessous !

2- Des hélices, oui, mais pas des freins

Sur un catamaran, ce sont deux hélices qui ralentissent le bateau, pas une… raison de plus – même si c’est plus coûteux – de remplacer vos tripales par des hélices repliables. Tout bénéfice pour la vitesse à toutes les allures. Et les relances au près !

3- Dérives

Y’a pas photo. Les dérives sabres ont un rendement au près bien meilleur que celui des ailerons fixes, surtout dans les petits airs et la grosse brise. Reste à les régler en fonction de l’allure et les conditions – dérive sous le vent basse par petit temps et remontée petit à petit quand la vitesse augmente. 

4- Voiles

Sur un multicoque, pas de gîte, et donc de gros efforts sur le gréement… et les voiles. D’où l’intérêt d’opter pour des matériaux parfaitement bloqués. Le polyester des voiles livrées en série se déforme très vite et handicape, avec un creux trop prononcé, le rendement du bateau au près. L’Hydranet, en grande croisière, est un bon compromis performances/résistance.

5- Réglage GV

Pour un rendement optimal au près, il convient de bien régler ses voiles. La grand-voile est bien bordée à l’écoute et le chariot permet de contrôler le vrillage de la chute. Les penons indiquent le réglage optimum ; s’ils rentrent, la chute est trop fermée ; s’ils sortent, la chute est trop ouverte.

6- Réglage génois

Le génois se règle grâce à la tension d’écoute et à la position du point de tire sur le rail. L’angle standard est la bissectrice de l’angle formé pour le point d’écoute. Les penons indiquent le bon ...

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