
Numéro : 197
Parution : Octobre / Novembre 2019
- Tarif au numéro - numérique : 6.20€Magazine numérique
- Tarif au numéro - papier : 6.90€Magazine papier
- Accès aux archives Multicoques Mag Les archives
Le fameux équipementier américain est devenu leader mondial en matière de supports de manœuvres de bouts. Poulies, chariots d’écoute, winches, hydraulique : la société équipe toutes sortes de voiliers – et bien sûr nos multicoques. Nous avons pu visiter l’usine qui fabrique 17 000 des quelque 35 000 winches produits chaque année dans le monde.
En pleine campagne, entre Milan et le lac de Côme, un bâtiment gris arbore les lettres rouges Harken. Pour pénétrer dans l’enceinte de l’usine, un portail et un winch en guise de poignée. Mais pas un winch Harken – on lit Barbarossa. Ici, les symboles ont toute leur importance – et l’histoire également.
Autrefois, le personnel d’Harken aux Etats-Unis n’hésitait pas à accueillir ses invités en se déguisant – les petits messages humoristiques accompagnaient également les commandes. Aujourd’hui, les deux sites comptent tout de même 362 employés – dont un quart en Italie. Ce qui impose un peu plus de tenue… Davide Burrini, Global OEM Leader, représente à l’international toute la gamme des produits Harken auprès des constructeurs de voiliers. C’est lui qui organise la visite. La tradition de l’accueil est intacte : le drapeau du visiteur flotte dans le ciel bleu sous la bannière étoilée, avec les montagnes enneigées en arrière-plan. Dans le hall, un énorme winch en inox – un 1150 – et un petit mot de bienvenue personnalisé sur un écran… Mais c’est un peu plus loin que l’usine – ou plus précisément Andrea Merello, le big boss qui gère Harken Italie S.p.a. – livre ses secrets.
Nous voilà donc au début des années 1950 aux Etats-Unis : Peter Harken, étudiant fantasque, se passionne pour le E-Scow et le char à glace. Un soir chez lui, Peter fait tomber accidentellement des billes de roulement au sol ; il est impressionné par la hauteur à laquelle elles rebondissent. Et il a l’idée de remplacer les roulements à aiguilles en acier inoxydable de ses poulies par des roulements à billes en nylon. Son scow devient un laboratoire flottant et valide l’efficacité de ses toutes premières poulies noires à billes blanches… En 1967, épaulé par son frère Olaf, Peter décide de construire des voiliers. Vanguard Boats démarre son activité dans un garage abandonné du Wisconsin – les poulies sont fabriquées par des sous-traitants arrangeants, Leroy et Al Stippich, propriétaires de l’entreprise de fabrication d'outillage Accurate Products. Dès 1968, les frères Harken proposent leurs poulies à des médaillés olympiques. Harken/Vanguard se développe, occupe de nouveaux locaux et produit des dériveurs légers qui trustent évidemment les podiums. En 1976, Peter et Olaf s’intéressent au marché des grands voiliers ; les billes en Delrin® ne sont pas assez résistantes. Elles sont remplacées par le Torlon®. La poulie prototype fait merveille à l’écoute de grand-voile de Sverige, le 12 mètres JI suédois engagé à la Coupe de l’America 1977. Les deux activités – construction de voiliers et accastillage – deviennent à la fin des années 1980 difficiles à gérer : les frères Harken décident de vendre Vanguard Boats pour se consacrer à l’accastillage Harken – qui rachète en 1987 le constructeur de winches Barbarossa. Voilà pourquoi l’ancienne marque est toujours présente à l’entrée…
Harken se satisfait de ...
Les avis des lecteurs
Postez un avis
Il n'y a aucun commentaire.